Le bourreau, tome 1 : Justice divine ? – Julien Carette et Mathieu Gabella

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4ème de couverture : Paris, dans un Moyen Age finissant… A l’instant et à l’endroit de son choix, ils viendront tous, pour expier leur crime et mourir par son épée. Les Parisiens l’appellent «l’heure du Bourreau», et nul ne peut y échapper… Car celui qui applique la sentence est invulnérable. Bras armé du Parlement, il incarne une justice de classe qui va soudain vaciller lorsque face à lui se dresse le Bouffon, un saltimbanque capable de détruire toutes ses certitudes.

Critique : Quand on voit la couverture de cette BD, difficile de ne pas penser systématique au jeu vidéo Assassin’s creed (surtout losqu’on est justement en train d’y jouer…). La position de notre bourreau, installé sur sa gargouille comme s’il observait ce qui se passe en bas ressemble énormément à celle d’Altaïr, le personnage central du jeu vidéo en question.

Et la comparaison ne s’arrête pas à la couverture. En effet, le bourreau que nous suivons tout au long de cette bande dessinée est tel un justicier masqué. Il possède un pouvoir qui lui permet, quoiqu’il arrive, de mettre la main sur un assassin et le tuer. C’est sa mission, venger les crimes qui arrivent à Paris. Il est tel la justice divine, qui ne frappe que les coupables (son don ne marche pas si la personne qu’il doit exécuter n’a pas commis de meurtre). En cela, il me fait, une fois encore, penser à Altaïr, chargé par ses supérieurs d’exécuter des hommes puissants et mauvais. (Oui, je sais, je joue trop aux jeux vidéos). Tout au long de ce premier tome, nous découvrons le bourreau donc (dont nous ignorons le nom). Nous plongeons dans son passé, découvrons sa « formation ». Et nous le voyons évoluer dans Paris, traquant ses « victimes ». Et puis, il lance le début de l’intrigue. Intrigue qui nous accroche et qui nous donne envie d’en savoir plus.

Niveau illustrations, je vous ai déjà parlé de la couverture déjà. Une couverture magnifique d’ailleurs, qui attire immédiatement le regard (et pas seulement parce qu’elle fait penser à Assassin’s Creed…). Une couverture qui annonce direct la couleur. Nous avons ce personnage avec son masque un peu étrange, ça fait presque surnaturel, et puis l’ambiance sombre laisse présager de l’intérieur. J’ai beaucoup aimé le style du dessinateur, les traits sont précis, il y a des détails. De très belles couleurs également, qui nous plonge aisément dans ce Paris un peu médiéval.

Pour conclure, j’ai envie de dire que ce titre est probablement le meilleur de tous ceux que j’ai lu pour l’instant dans cette session de mon comité de lecture. Je vous la recommande !

Note : 5/5

La maison – Paco Roca

Paco Roca - La maison.

4ème de couverture : Un an après le décès de leur père, deux frères et leur sœur reviennent dans la maison de leur enfance pour en organiser la vente. Mais chacune des vieilleries qu’ils jettent réveille une part enfouie de leur mémoire. La crainte que les souvenirs de cette vie passée au côté de leur père s’évanouissent au fur et à mesure que la poubelle se remplit les engage dans un échange empreint de nostalgie.

Critique : Habituellement, en tant que bibliothécaire, c’est plutôt à moi que les lecteurs demandent des conseils de lecture. Conseil que je ne suis, d’ailleurs, pas toujours apte à donner suivant le domaine recherché et la tranche d’âge du lecteur. Mais il arrive parfois que ce soit l’inverse. La maison fut demandée par un lecteur participant au comité de lecture qui souhaitait que je l’intègre dans la sélection. Elle avait de bonne critique, semblait intéressante, c’est donc ce que j’ai fait.

Cette histoire, c’est celle de trois adultes, trois frères et sœurs, qui se retrouvent pour remettre en état la maison de leur père avant de la vendre suite au décès de celui-ci. Et si chacun des trois arrive convaincu de la nécessité de vendre, au fur et à mesure du temps qu’ils y passent, ils replongent dans leurs souvenirs. Voilà trois enfants, confrontés au décès de leur père, qui se rappellent surtout le négatif au départ et qui finissent par finalement mieux le comprendre une fois qu’il est parti. Quelque part, c’est triste, d’attendre que l’être ait disparu pour se rendre compte de ce qu’il était vraiment. L’histoire en elle-même est plutôt intéressante. J’ai aimé voir l’évolution des enfants, leurs sentiments vis-à-vis de leur père, au fur et à mesure de l’avancée des travaux. Cette maison, ils n’y avaient pas mis les pieds depuis des années, et pourtant, elle est la mémoire de leur enfance, la mémoire de ce qu’était leur père. On pourrait presque voir un parallèle entre la maison et les personnages. Quand ils y arrivent, ils sont en mauvais état. Et c’est en la retapant qu’ils se « réparent » eux-mêmes.

Niveau illustration, c’est assez sympa. Il y a énormément de couleurs chaudes, des jaunes des oranges, ça nous plonge rapidement sous le soleil espagnol (puisque c’est là que se déroule l’histoire). J’ai tout de même un bémol à apporter : j’ai eu du mal à suivre l’enchainement des vignettes. Il est très changeant. Quelque fois il faut lire verticalement, d’autres fois horizontalement, je suis arrivée sur certaines planches en ne sachant même pas dans quel sens la prendre. Souvent le texte nous l’indique de lui-même, mais quelque fois ce n’est pas si évident. Alors on lit dans un sens, puis dans l’autre, en se disant que non, en fait, c’était peut-être le premier sens le bon. Cela casse un peu la lecture et ce n’est pas forcément très agréable. Personnellement, ça m’a pas mal gênée.

Ca reste, malgré tout, une BD assez sympa qui se lit bien. Sans compter que nous avons là un thème qui fait réfléchir.

Note : 3/5

L’aile brisée – Antonio Altarriba et Kim

Antonio Altarriba - L'Aile brisée.

4ème de couverture : Lorsque sa mère meurt en 1998, Antonio découvre le secret qu’elle a caché toute sa vie : un bras blessé dont elle n’a jamais pu se servir normalement… Partant de cette révélation liée à un terrible drame de naissance, il raconte le siècle au féminin dans une Espagne dure et cruelle. Un hymne aux souffrances, à l’émancipation et au courage des femmes…

Critique : Hop, j’avance encore un peu dans mon comité de lecture. Et c’est sur « L’aile Brisée » que j’ai jeté mon dévolu cette fois.

Ici, l’auteur nous raconte l’histoire de sa mère, une histoire vraie donc, qu’il a reconstituée du mieux qu’il le pouvait avec les informations qu’il avait. On pourrait croire cette histoire totalement relativement inintéressante, d’autant plus quand on ne connait ni la maman en question ni l’auteur. J’ai d’ailleurs failli ne pas mettre ce titre dans la sélection, mais finalement, je me rends compte qu’il aurait été dommage de passer à côté. Nous avons histoire l’histoire d’une femme avec un destin assez impressionnant. Je veux dire, quand on voit sa naissance (sa mère est morte en couche et son père a voulu tuer le bébé, ce qui lui vaudra de s’en tirer avec un bras cassé et mal ressoudé et par conséquent immobile), on aurait pu penser qu’elle n’irait pas très loin dans la vie. Mais non. Petra est douée d’un caractère plutôt exceptionnel, gentille, toujours prête à rendre service, elle dissimule avec succès son handicap, son aile brisée. A travers elle, c’est toute l’histoire de l’Espagne que nous découvrons à cette période particulière qu’était la dictature de Franco. Parce que oui, Petra a travaillé comme gouvernante au service d’un général monarchiste à cette époque. Au-delà de la vie plutôt intéressante de cette femme, c’est aussi tout le contexte historique que nous découvrons. Et puis, c’est aussi la situation de la femme, son émancipation, à cette époque où elle est encore placée totalement sous le joug des hommes de sa famille.

Niveau dessins, rien de bien exceptionnel. Des vignettes en noir et blanc, des détails soignés. Tout est traité avec une sorte d’exactitude, il n’y a pas de « flou », même les arrières plans sont bien travaillés. J’ai cependant eu un souci au niveau chronologique. On suit l’ordre, il n’y a pas de soucis là-dessus, mais on saute parfois plusieurs jours d’une vignette à la suivante et ce, sans la moindre transition. C’est assez perturbant, surtout au départ, on a du mal à se rendre compte du temps qui passe.

C’est une bonne BD que nous a livrée là Antonio Altarriba. J’avoue être curieuse de lire « L’art de voler » où il nous parle, cette fois, de son père.

Note : 4/5

Juillet 2016

les lectures du mois

Et voilà le mois de juillet qui se termine, déjà ! Un mois un peu meilleur en terme de lecture puisque ce mois-ci a repris le comité de lecture BD. Malheureusement mes congés d’été ainsi que quelques imprévus m’ont empêchée d’en lire autant que je l’aurais voulu. Mais bon, tant pis, je me rattraperai en août ! En attendant, voici les 4 que j’ai lues. (Et comme d’habitude, on clique sur les couvertures pour accéder à la critique complète !)

 

Azil

 

Jean-Marie Omont et Charlotte Girard - Azil Tome 1 : Chez Gaëtan Becpincé.Azil, c’est le nom d’un ours, un ours en peluche pas comme les autres. Cet ours a une histoire singulière, c’est un ours trouvé, et il va vivre de nombreuses aventures grâce aux enfants d’une classe de maternelle. Simple peluche au regard des humains qui l’entourent, Azil est pourtant doté d’une conscience qu’il utilise pour partager avec le lecteur ses impressions, humeurs et sentiments. Dans ce premier épisode, Jean-Marie Omont, Charlotte Girard et Tanja Wenisch nous ouvrent les portes de la famille Becpincé, une famille où les a priori d’adultes sont passés au filtre du regard de l’enfant et de celui du petit ours.
Les illustrations pastel de Tanja nous plongent directement dans l’univers enfantin de Gaëtan et donnent au jeune lecteur l’envie d’attraper son ourson et de vivre mille et une aventures avec lui !

Une petite BD jeunesse vraiment sympa. De belles illustrations, toutes douces, et une petite histoire qui transmet un message de tolérance.

Hop, on continue avec…

 

L’écureuil, tome 1 : un démon sur les toits.

 

Fabien Grolleau et Lou Bonelli-Cresta - L'écureuil Tome 1 : Un démon sur les toits.En juillet 1870 à Paris, Hector, le roi des bas-fonds, lance ses hommes à la poursuite d’un jeune garçon roux qui saute de toit en toit, l’Ecureuil.

Une BD qui m’avait tapé dans l’oeil déjà lors du dernier Masse Critique de Babélio. Malheureusement pas à la hauteur de l’attente, mais qui se lit quand même.

La suivante, ce fut…

 

Les champions d’Albion, tome 1 : Le pacte de Stonehenge

 

Jean-Blaise Djian et Nathaniel Legendre - Les champions d'Albion Tome 1 : Le pacte de Stonehenge.1199. De retour des croisades, lors du siège d’un château limousin, le valeureux roi Richard tombe sous un carreau d’arbalète. Apprenant le drame, sa mère, la reine Aliénor d’Aquitaine est terrassée par la douleur. Mais elle est également extrêmement préoccupée par une missive que vient de lui remettre le porteur de la triste nouvelle : Les vassaux de son défunt fils ont tout mis en oeuvre pour rapatrier un « bien sans pareil » sur le sol anglais, mais pour l’heure, ce précieux objet est bloqué en France.
Convaincue qu’il s’agit de la couronne royale, Aliénor craint que son plus jeune fils, Jean- sans- terre, ne veuille à tout prix l’intercepter pour ensuite revendiquer le trône. Aussitôt, elle somme sa confidente, l’épouse de Waltheof d’Huntingdon, de réunir ses champions pour aller récupérer mystérieux trophée. Entendant cela, la jeune Robyn décidera de rejoindre les Champions et prouver à tout le monde qu’elle est la digne héritière de son père Waltheof !

Angleterre au temps des croisades et d’Aliénor d’Aquitaine. On croise des personnages qui ne nous sont pas totalement inconnus et qui se retrouvent lancés ensemble dans une quête. Un soupçon d’aventure, des images plutôt pas mal, un bon petit mélange pour une BD jeunesse, ma foi, plutôt sympathique.

Et la dernière…

 

Androïdes, tome 1 : Résurrection.

 

Afficher l'image d'origineEn 2545, l’humanité est frappée de stérilité. Plus personne sur terre n’a engendré d’enfants depuis 500 ans. Si la société Microcorp n’avait pas inventé le mélange «la pilule bleue», la Terre serait aujourd’hui inhabitée. Grâce au «mélange», la jeunesse éternelle est garantie. Plus de maladies, plus de vieillesse. C’est dans ce contexte que Liv Anderson, flic au caractère bien trempé, enquête sur le meurtre d’un directeur de musée, retrouvé chez lui criblé de balles.
Très vite, ce qui ressemble à une banale affaire semble conduire à une donnée si secrète qu’elle pousse ses gardiens à tuer quiconque s’en approche. Parallèlement, Anna Hopkins, restauratrice d’œuvres d’art, se sent de plus en plus mal. Elle consulte le Dr Castle et le verdict tombe. Depuis 500 ans, l’humanité est stérile, mais… Anna est enceinte.

Une BD de science fiction soignée qui plaira certainement aux amateurs du genre. Mais je ne fais malheureusement pas partie de ceux-là.

A bientôt pour de prochaines lectures ! 😉

 

Nils, tome 1 : Les élémentaires – Jerôme Hamon et Antoine Carrion

Jérôme Hamon et Antoine Carrion - Nils Tome 1 : Les élémentaires.

4ème de couverture : Nils est une scintillante saga écologique à mi-chemin entre la mythologie nordique et les œuvres de Miyazaki. Selon de vieilles légendes, il existerait un monde au-delà de la matière. Un monde constitué d’êtres lumineux, sans lesquels cette matière resterait inerte. Ainsi, quand les territoires du Nord, jadis fertiles et florissants, se muent en terres arides où plus rien ne pousse, ces légendes resurgissent et les regards se tournent vers les dieux anciens…
Jeune garçon dans la fleur de l’âge, Nils, accompagné de son père, tente d’élucider ce mystère. Il rencontre ainsi ces êtres lumineux, les âmes de la nature qui le guident jusqu’à un royaume voisin à la technologie avancée… Une quête qui bouleversera son existence. Mémoire, souvenir, équilibre entre le monde des vivants et des morts, une histoire qui immerge et intrigue à travers des questions métaphysiques et existentielles où l’on suit l’épanouissement d’un jeune homme.

Critique : Cette BD, j’ai bien cru que je n’arriverai pas à la lire. Lorsque je l’ai demandée à mon libraire pour mon comité de lecture, il m’a tout simplement dit qu’elle était en réimpression (comprenez par là qu’il ne pouvait pas avoir d’exemplaires tant que l’éditeur n’en imprimait pas d’autres). Ca m’a parut tellement étrange. Je veux dire, elle venait de sortir, une semaine avant, j’en avais vu une sacrée pile à la Fnac ! Pourquoi je tenais tant à la lire ? Une amie m’en avait parlé. Une amie qui est, généralement, de bon conseil en terme de BD. Enfin bref, l’éditeur a été plutôt rapide à en ressortir d’autres parce que finalement, en 3 semaines, je l’avais entre les mains !

Une fois n’est pas coutume, je vais commencer par parler des illustrations avant l’histoire. Elles sont tout bonnement magnifiques. Le dessinateur a parfaitement su rendre cette atmosphère un peu lourde, un peu déprimante d’une terre complètement dévastée. De chacune des planches ressort cette espèce de tristesse et de désespoir qui fait l’ambiance de la bande dessinée. Le tout renforcé par cette couleur froide qu’est le bleu. (Et comme j’adore le bleu…).

Parlons de l’histoire maintenant. Elle se déroule dans un univers inventé mais qui pourrait parfaitement être la Terre dans un futur peut-être pas si éloigné que ça. Cette terre est totalement dévastée, plus rien ne pousse, les femmes n’arrivent plus à avoir d’enfants. En un mot, le monde se meurt, lentement. Nils et son père partent en quête pour découvrir la raison de tout cela et essayer de trouver une solution. Et tout cela les amène dans le royaume de Cyan, un royaume à la technologie avancée.

Ne nous y trompons pas, il y a un sacré message caché derrière cette BD. La 4ème de couverture parle de « saga écologique », c’est tout à fait cela. Car qu’est-ce, sinon, une sorte de mise en garde ? (encore une, il serait peut-être temps qu’on finisse par ouvrir les yeux…). En ce qui me concerne, le message est passé. J’attends tout de même de savoir comment l’histoire va continuer, car, rappelons-le, il ne s’agit pas ici d’un one shot.

Pour conclure, une bonne BD que j’ai beaucoup appréciée. J’attends la suite !

Note : 4/5