Archives du mot-clé Espagne

L’aile brisée – Antonio Altarriba et Kim

Antonio Altarriba - L'Aile brisée.

4ème de couverture : Lorsque sa mère meurt en 1998, Antonio découvre le secret qu’elle a caché toute sa vie : un bras blessé dont elle n’a jamais pu se servir normalement… Partant de cette révélation liée à un terrible drame de naissance, il raconte le siècle au féminin dans une Espagne dure et cruelle. Un hymne aux souffrances, à l’émancipation et au courage des femmes…

Critique : Hop, j’avance encore un peu dans mon comité de lecture. Et c’est sur « L’aile Brisée » que j’ai jeté mon dévolu cette fois.

Ici, l’auteur nous raconte l’histoire de sa mère, une histoire vraie donc, qu’il a reconstituée du mieux qu’il le pouvait avec les informations qu’il avait. On pourrait croire cette histoire totalement relativement inintéressante, d’autant plus quand on ne connait ni la maman en question ni l’auteur. J’ai d’ailleurs failli ne pas mettre ce titre dans la sélection, mais finalement, je me rends compte qu’il aurait été dommage de passer à côté. Nous avons histoire l’histoire d’une femme avec un destin assez impressionnant. Je veux dire, quand on voit sa naissance (sa mère est morte en couche et son père a voulu tuer le bébé, ce qui lui vaudra de s’en tirer avec un bras cassé et mal ressoudé et par conséquent immobile), on aurait pu penser qu’elle n’irait pas très loin dans la vie. Mais non. Petra est douée d’un caractère plutôt exceptionnel, gentille, toujours prête à rendre service, elle dissimule avec succès son handicap, son aile brisée. A travers elle, c’est toute l’histoire de l’Espagne que nous découvrons à cette période particulière qu’était la dictature de Franco. Parce que oui, Petra a travaillé comme gouvernante au service d’un général monarchiste à cette époque. Au-delà de la vie plutôt intéressante de cette femme, c’est aussi tout le contexte historique que nous découvrons. Et puis, c’est aussi la situation de la femme, son émancipation, à cette époque où elle est encore placée totalement sous le joug des hommes de sa famille.

Niveau dessins, rien de bien exceptionnel. Des vignettes en noir et blanc, des détails soignés. Tout est traité avec une sorte d’exactitude, il n’y a pas de « flou », même les arrières plans sont bien travaillés. J’ai cependant eu un souci au niveau chronologique. On suit l’ordre, il n’y a pas de soucis là-dessus, mais on saute parfois plusieurs jours d’une vignette à la suivante et ce, sans la moindre transition. C’est assez perturbant, surtout au départ, on a du mal à se rendre compte du temps qui passe.

C’est une bonne BD que nous a livrée là Antonio Altarriba. J’avoue être curieuse de lire « L’art de voler » où il nous parle, cette fois, de son père.

Note : 4/5